Classification des troubles bipolaires • Hypomanie • État mixte • Dysthymie et cyclothymie • Les cycles rapides • Les troubles affectifs saisonniers • Le trouble schizo-affectif
Classification des troubles bipolaires
Il existe plusieurs classifications des troubles bipolaires, la plus communément utilisée est la suivante :
- Type I : Alternance de phases maniaques et dépressives entrecoupées d’intervalles libres. C’est la forme typique.
- Type II : Alternance de phases dépressives et hypomaniaques entrecoupées d’intervalles libres.
- Type III : Regroupe en fait 2 sous types : les sujets ne présentant que des épisodes maniaques ou hypomaniaques induits par des traitements anti-dépresseurs d’une part ; et d’autre part ceux ne présentant que des épisodes dépressifs mais associés à des antécédents familiaux de trouble bipolaire.
Les phases peuvent s’enchaîner de différentes façons :
- (Hypo-)manie – dépression – intervalle libre : Séquence classique dans les troubles bipolaires dits de type I et II.
- Dépression – (hypo)manie – intervalle libre : Séquence favorisée par la prise d’antidépresseurs provoquant un virage de l‘humeur (passage brutal de la dépression à la manie).
- Circulaire : Les phases s’enchaînent sans intervalle libre.
- Indéterminée : La périodicité est indéterminée, les enchaînements imprévisibles.
Hypomanie
L’hypomanie correspond à une forme atténuée de la manie et échappe souvent à toute prise en charge, les symptômes se limitant à une hyperactivité physique et intellectuelle et à des troubles du sommeil.
Ces états hypomaniaques peuvent survenir spontanément ou sous l’effet des antidépresseurs, mais peuvent aussi correspondre à des accès maniaques atténués par l’existence d’un traitement thymorégulateur (régulateur de l’humeur).
État mixte
Au cours de l’état mixte des symptômes maniaques et des symptômes dépressifs sont intriqués. L’humeur est variable, tous les cas de figure s’observent : tristesse avec excitation psychique et motrice, euphorie avec ralentissement, tristesse avec excitation psychique mais ralentissement moteur…
On appelle manie dysphorique des épisodes associant un état maniaque classique à au moins trois symptômes dépressifs, notamment la tristesse de l’humeur qui est souvent masquée par l’agitation, l’hostilité et l’anxiété du patient. C’est une forme fréquente et grave d’épisode mixte.
Ces épisodes représenteraient 20% des épisodes et le risque suicidaire ne doit pas être négligé.
Les antidépresseurs doivent être maniés avec prudence, le traitement d’un état mixte se rapproche en fait de celui d’un accès maniaque. Un traitement par sismothérapie peut être indiqué dans ces épisodes.
Dysthymie et cyclothymie
La cyclothymie (on parle aussi de « personnalité cyclothymique ») correspond à l’alternance de dépression modérée et d’hypomanie.
Il s’agit d’une forme atténuée de trouble bipolaire dont bien souvent ni le sujet ni son entourage ne reconnaissent le caractère pathologique, mais que sa chronicité rend pourtant tout aussi invalidante qu’un trouble bipolaire plus franc.
La dysthymie est caractérisée par une tristesse de l’humeur ou une perte de l’élan vital d’intensité moyenne. Les symptômes dépressifs sont moindres que dans un épisode dépressif avéré mais présents de manière très durable, au moins deux mois de suite sans période d’amélioration.
Comme dans la cyclothymie, le caractère pathologique n’en est pas souvent reconnu pourtant des conséquences sévères ne sont pas rares (souffrance familiale pouvant entraîner des séparations, dépression, voire risque suicidaire).
Les cycles rapides
On parle de « cycles rapides » lorsque surviennent au moins quatre épisodes, soit dépressifs, soit maniaques, au cours de l’année.
13 à 20% des patients bipolaires souffriraient de cette forme dont 20% dès le début de la maladie, surtout des femmes.
Dans certains cas les antidépresseurs pourraient favoriser l’accélération des phases.
Différents facteurs de risque de passage à une forme à cycles rapides ont été étudiés :
- Sexe féminin
- Niveau social élevé
- Absence d’antécédents familiaux de maladie bipolaire
- Maladie thyroïdienne
- Personnalité cyclothymique
- Trouble bipolaire de type I
- Prise d’antidépresseurs (le risque augmente avec le nombre d’épisodes traités par antidépresseurs).
Les troubles affectifs saisonniers
Ces troubles concerneraient 3 à 5 % de la population, enfants comme adultes.
Les troubles se répètent à une période précise de l’année avec typiquement des épisodes dépressifs à l’automne lorsque les jours diminuent et des périodes d’hypomanie au printemps.
Les phases dépressives se caractérisent par une grande fatigue, une augmentation du temps de sommeil et une appétence particulière pour le sucre.
Faute d’une exposition au soleil suffisante, la luminothérapie, traitement par l’exposition à une lumière à spectre complet a été proposée et permettrait d’améliorer ces symptômes et surtout de les prévenir (de nombreux modèles de lampes sont maintenant en vente dans le commerce).
Le trouble schizo-affectif
Dans certaines formes appelées « trouble schizo-affectif » ou « schizophrénie dysthymique », les épisodes dépressifs ou maniaques sont fréquemment associés à des éléments délirants. De plus entre les phases aigües le sujet ne retrouve pas un état parfaitement stable et conserve au contraire des signes évocateurs de maladie schizophrénique chronique. Le trouble schizo-affectif n’est donc pas véritablement une forme de trouble bipolaire, même s’il en partage certains symptômes.