L’hypomanie ou les épisodes hypomaniaques constituent l’un des signes essentiels des troubles bipolaires. Mais l’hypomanie seule ne suffit pas à définir la bipolarité. Certains spécialistes pensent même qu’elle est étroitement associée à l’hypercréativité. Explications.
Qu’est-ce que l’hypomanie ?
L’hypomanie correspond à un trouble psychiatrique de l’humeur. Elle associe une humeur irritable et excitée persistante, ainsi que des troubles de la pensée et du comportement. Le sujet hypomaniaque manifeste le plus souvent une énergie débordante, avec un besoin moindre de repos et de sommeil. Les études menées sur l’hypomanie ont révélé qu’elle peut être étroitement associée :
- Aux troubles bipolaires;
- Aux troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité;
- A l’hypersexualité.
Ses limites par rapport à d’autres troubles psychiatriques sont parfois floues, et certains la considèrent comme une forme préliminaire de bipolarité. Classiquement, l’hypomanie définit le trouble bipolaire de type II, quand elle alterne avec des épisodes de dépression majeurs et qu’elle se manifeste par :
- Des troubles de l’humeur ;
- Une humeur constamment pathologique ;
- Des variations excessives de l’humeur ;
- Des humeurs extrêmes sans lien avec un événement déclenchant ;
- Des réactions disproportionnées à un événement.
Hypomanie et troubles bipolaires
Considérée comme une forme atténuée de manie, l’hypomanie se retrouve chez des sujets très extravertis, voire euphoriques. Sur le plan individuel, les sujets hypomaniaques présentent souvent les caractéristiques suivantes :
- Une forte consommation de café, d’alcool et/ou de tabac ;
- Une irritabilité ;
- Une impatience et une instabilité ;
- Un côté colérique, voire une agressivité ;
- Un manque de sommeil sans fatigue associée ;
- Des conduites à risque ;
- Des dépenses excessives.
Une prise en charge médicale en fonction de chaque patient
Les spécialistes la distinguent des troubles bipolaires, par l’absence de signes psychotiques, de troubles graves du comportement ou de l’organisation cognitive. Si l’entourage s’aperçoit le plus souvent des troubles de l’humeur, ils ne sont pas assez importants pour perturber gravement la vie personnelle ou professionnelle, et donc nécessiter une hospitalisation. Faut-il alors traiter ces sujets hypomaniaques ?
La plupart des spécialistes s’accordent aujourd’hui à considérer l’hypomanie comme un trouble appartenant aux troubles bipolaires. Mais elle peut aussi n’être qu’un trait de caractère durable d’une personnalité hyperthymique. L’hypomanie est ainsi perçue par certains comme une forme d’hypercréativité et certains spécialistes s’intéressent de plus près aux liens entre l’hypomanie et la créativité.
La question de la nécessité d’une prise en charge médicale de l’hypomanie dépend surtout :
- Des éventuels troubles psychologiques ou psychiatriques associés, en particulier d’épisodes dépressifs graves ;
- De l’évolution de l’hypomanie dans le temps.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
Les commentaires sont fermés.