Les troubles du sommeil sont une plainte et un symptôme fréquent chez les bipolaires. Ils englobent l’insomnie chronique et nombre de pathologies nuisant à la durée et la qualité du sommeil. Une étude norvégienne a mis en évidence un trouble du sommeil sous-estimé chez les patients bipolaires : l’hypersomnie.
Troubles bipolaires et troubles du sommeil
Troubles bipolaires et troubles du sommeil sont souvent co-existants, et ce, que la personne bipolaire soit en crise ou en rémission. 80 % des bipolaires se plaindraient d’un mauvais sommeil.
Parmi les troubles du sommeil écourtant sa durée, on peut mentionner :
- L’insomnie chronique ;
- Le retard de phase (horaires de coucher et de lever tardifs) ;
- Le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) ;
- Le syndrome des jambes sans repos.
A savoir ! Une insomnie se manifeste par des problèmes à l’endormissement, des réveils nocturnes et/ou des réveils trop matinaux accompagnés d’une fatigue. Une insomnie chronique se définit comme une insomnie qui survient plus de 3 fois par semaine et dure depuis plus de 3 mois.
Ces troubles nuisent à la qualité de vie et au fonctionnement du cerveau. Ils favorisent les rechutes et la prise de poids. C’est pourquoi ils doivent être diagnostiqués et pris en charge.
Cependant, les troubles du sommeil dont souffrent les bipolaires ne se caractérisent pas toujours par une durée de sommeil diminuée : une étude norvégienne s’est penchée sur ces malades qui dorment trop.
Trop de sommeil : l’hypersomnie
L’enquête, réalisée auprès de 563 patients bipolaires adultes recrutés dans les services de psychiatrie, a mis en évidence un taux d’hypersomnie de 29 %, versus 40 % pour l’insomnie.
Parmi les bipolaires de type I, 32 % souffraient d’hypersomnie et 26 % pour le type II.
A savoir ! L’hypersomnie se traduit par une durée excessive de sommeil et/ou une somnolence dans la journée.
D’après cette étude, le « profil type » du patient bipolaire souffrant d’hypersomnie (par rapport aux malades insomniaques ou sans trouble du sommeil) est un patient plus jeune, diagnostiqué depuis moins longtemps, souvent en phase dépressive. La prescription d’antidépresseurs ou de benzodiazépines était moins fréquente dans ce groupe de bipolaires.
Les auteurs rappellent aussi que l’hypersomnie en tant que symptôme d’une dépression « atypique » peut être le signe d’alerte d’un épisode dépressif au cours de la maladie bipolaire.
Isabelle V., Journaliste scientifique.
– Sleep problems in bipolar disorders: more than just insomnia. Steinan MK. Acta Psychiatr Scand. 2016 May;133(5):368-77. doi: 10.1111/acps.12523. Epub 21 nov 2015.
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