La psychoéducation pour mieux prévenir les récidives de troubles bipolaires

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Rédigé par Deborah L. et publié le 13 juin 2021

Les patients souffrant de troubles bipolaires se voient prescrire des médicaments qui sont le plus souvent des thymorégulateurs. Ils visent à stabiliser l’humeur au long cours et sont également utilisés en prévention de nouveaux épisodes de troubles bipolaires. Mais d’après une récente étude américaine, la combinaison du traitement médicamenteux avec une thérapie psychoéducative serait plus efficace pour prévenir les récidives de troubles bipolaires.

Prévenir les récidives de troubles bipolaires grâce à la psychoéducation

La prise en charge des troubles bipolaires

En France, on estime que 1 à 2,5 % de la population souffre de troubles bipolaires. Il s’agit d’une pathologie psychiatrique parmi les plus graves et qui se caractérise par des variations disproportionnées de l’humeur. Les épisodes maniaques ou hypomaniaques (agitation, euphorie exagérée) alternent avec des épisodes dépressifs et des moments de rémission.

Les patients souffrant de troubles bipolaires se voient prescrire le plus souvent des médicaments thymorégulateurs. Au long cours, ils visent à stabiliser l’humeur et sont également utilisés en prévention de nouveaux épisodes de troubles bipolaires.

À savoir ! Il se peut que le patient ait besoin en plus d’un antidépresseur lors des épisodes dépressifs, ou d’un antipsychotique lors des épisodes maniaques. Ces médicaments risquant occasionner des effets indésirables, ils nécessitent un suivi particulier (prises de sang régulières par exemple).

Ce traitement médicamenteux peut s’accompagner d’une prise en charge psychologique à travers une psychothérapie de soutien, analytique, comportementale et cognitive ou familiale. Mais l’aide psychologique qui semble la plus indiquée pour les patients souffrant de troubles bipolaires est la psychoéducation. Il s’agit d’une thérapie éducative qui consiste à expliquer au patient sa maladie et ses traitements afin de garantir une bonne observance et un repérage rapide des signes de rechute par lui et ses proches.

À savoir ! La psychoéducation peut se faire au moyen de séances individuelles ou de sessions de groupe pendant lesquelles patients et proches  peuvent discuter de leur expérience et interroger le thérapeute.

Dans ce contexte, des chercheurs américains ont souhaité savoir dans quelle mesure une prise en charge psychologique permettait de prévenir les récidives de troubles bipolaires.

L’intérêt du soutien psychologique pour prévenir les récidives de troubles bipolaires

Pour mener à biens leurs recherches, les scientifiques de l’Université de Californie Los Angeles ont analysé 39 essais cliniques randomisés incluant des patients adultes et adolescents souffrant de troubles bipolaires et sous traitement médicamenteux. Ils ont ensuite réparti ces patients au hasard en deux groupes :

  • Un groupe de patients sous traitement médicamenteux devant faire l’objet d’une prise en charge « classique », à savoir, surveillance de routine et accompagnement d’un psychiatre.
  • Un groupe de patients devant suivre une psychothérapie familiale active, individuelle ou de groupe en plus du traitement médicamenteux.

Après analyse des données des patients sur un an minimum (taux de récurrence du trouble bipolaire, symptômes de dépression et de manie), les scientifiques ont pu dresser les conclusions suivantes :

  • La psychoéducation familiale ou en groupe était plus efficace pour réduire les récidives de troubles bipolaires que la psychoéducation individuelle.
  • La thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie familiale et la thérapie interpersonnelle stabilisaient mieux les symptômes dépressifs que d’autres formes de traitement.
  • Les taux d’abandon étaient plus faibles chez les patients ayant reçu des thérapies axées sur la famille.

Pour l’auteur principal de l’étude, ces résultats soulignent l’importance pour le patient de bénéficier du soutien de ses proches pour prévenir les récidives de troubles bipolaires. Ils peuvent en effet lui « rappeler de prendre ses médicaments ou de suivre un cycle veille-sommeil régulier ou de contacter le psychiatre pour une évaluation de son traitement». En l’absence de proches parents à ses côtés, le patient pourrait trouver du soutien à travers des thérapies de groupe ou des activités associatives.

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources
– Therapy plus medication better than medication alone in bipolar disorder. sciencedaily.com. Consulté le 3 juin 2021.
– Le traitement du trouble bipolaire. ameli.fr. Consulté le 3 juin 2021.
– La prise en charge d’un trouble bipolaire. has-sante.fr. Consulté le 3 juin 2021.